A réaction


Ca paraît bête à dire, mais depuis ma plus tendre enfance, je suis fasciné par les avions de chasse. En même temps, quel petit garçon ne l’est pas ? Mais chez moi, cette passion s’est exprimée un peu plus fort, et un peu plus longtemps. Je ne compte plus les maquettes d’avions de combat que j’ai pu réaliser, et qui ont orné ma chambre pendant des années. Il était donc prévisible qu’un jour, je comble ce vieux fantasme : voler à bord d’une de ces merveilles. Parce qu’on ne grandit pas vraiment, au fond : c’est seulement la peau qui s’étire ; mais, à l’intérieur, c’est toujours le même petit garçon qui donne de la voix et continue à vouloir qu’on lui dessine un mouton. Ou un avion de chasse, en l’occurrence. Bref, ça a eu lieu à Paris Pontoise, où je me suis présenté à 10 heures. Accueil chaleureux, briefing autour d’un café. Après que l’instructeur m’ait décrit l’appareil, j’ai enfin enfilé ma combinaison de vol pour rallier ensuite le taxiway. Il était là, tout chatoyant. Impossible de ne pas le reconnaître, avec son empennage en V et ses couleurs bleu et rouge : je connais la forme du Fouga Magister par coeur, pour l’avoir vu pendant longtemps aux mains de la Patrouille de France. S’il a été remplacé par l’Alphajet depuis, il reste toujours dans le coeur des passionnés d’aviation. L’estomac en vrac, je me suis donc installé à bord de cet appareil mythique et me suis harnaché au siège. Quelques check-lists et une demande d’autorisation à la tour de contrôle plus tard, on quittait enfin le plancher des vaches. Les premières minutes ont été assez pépères. Le calme avant la tempête, en quelque sorte. Car enfin, le pilote m’a demandé par le casque-micro s’il pouvait attaquer la partie acrobatique. J’ai répondu avec le sourire. Plus de trente ans que j’en rêvais. Mais quand ça a commencé, j’ai vite ravalé mon sourire ! Non pas parce que c’était horrible, mais parce qu’il fallait tout de même se concentrer pour ne pas s’évanouir. Le pilote a commencé par un huit. J’ai soudainement pesé trois fois mon poids. J’ai voulu lever le bras mais il pesait plus que d’habitude. Le pilote m’a demandé si j’avais du mal ou s’il pouvait y aller franchement. J’ai opté pour la seconde solution. Et là, l’enfer s’est déchaîné. Les acrobaties se sont en effet succédées à un tel rythme que je serais incapable de vous dire dans quel ordre nous les avons faites, et ce même si ma vie en dépendait. Tout allait trop vite. Breaks, looping, vol dos, nouvelle série de breaks : le pilote semblait se faire plaisir ! Il me demandait régulièrement si j’étais toujours là. Et comment que j’étais là ! J’avais mal aux abdos à force de les contracter (pour éviter l’évanouissement en raison du manque de sang dans le cerveau), mais j’étais parfaitement conscient et profitais de chaque seconde. Même quand j’avais l’impression que mon coeur allait éclater ; même quand mon champ de vision se rétrécissait à cause des G ; et même quand j’ai vomi dans le sac en papier livré en début de vol. J’étais bien là à chaque instant, et je n’échangerais pas une seule de ces secondes de vie contre une autre. Voler sur un avion de chasse, c’est un peu le Graal de ma propre quête, celle que Santiago a poursuivi pendant des années. Et ma vie ne sera plus jamais tout à fait la même après ça. Car, voyez-vous, j’ai trouvé mon trésor personnel. Encore plus d’information sur cette activité de vol en L-39 à Paris Pontoise en cliquant sur le site de l’organisateur.



Renforcer la sécurisation des parcours professionnels dans les secteurs qui seraient fortement impactés par l’IA


Le scénario d’une transition progressive paraît le plus facile à gérer. Il correspond à une évolution où les compétences, les organisations, les travailleurs mobilisent des outils pour gagner en efficacité, s’affranchir de tâches pénibles ou réaliser de nouvelles tâches impossibles sans l’assistance des outils numériques. Une telle évolution n’est cependant pas le seul scénario. Des ruptures peuvent se produire si les progrès de l’IA sont plus rapides qu’anticipé, si des nouveaux services émergent, ou si l’acceptation sociale est forte. À terme, le métier de conducteur va probablement disparaître. Si la transition est progressive, les départs en retraite, la formation professionnelle vers les nouveaux métiers des transports ou vers d’autres activités peuvent suffire à l’accompagner. Si elle est plus rapide, par exemple parce qu’un camion automatique sûr est disponible, autorisé par les pouvoirs publics, accepté par les usagers de la route et économiquement intéressant, des problèmes massifs de reconversion professionnelle peuvent se poser sur un horizon de temps relativement bref. À cet égard, le rapport ne formule pas de recommandation nouvelle mais invite à poursuivre les mouvements engagés pour protéger davantage les individus que les emplois. L’approche par les blocs de compétences qui se développe depuis quelques années au sein de l’appareil de formation et chez les certificateurs peut apporter des réponses à cet enjeu majeur : un individu diplômé ou certifié pourrait n’avoir à adapter ses compétences qu’avec un « module » de formation complémentaire, sans repasser l’intégralité du diplôme, du titre ou du certificat. Cette approche aurait un double avantage pour l’organisation du système de formation continue, en matière de réactivité face aux changements technologiques et en matière de coût financier. Elle impliquerait l’accélération du découpage des certifications (diplômes ou titres inscrits au RNCP) en blocs de compétences et un renforcement de la Validation des acquis de l’expérience (VAE). L’approche par blocs permettrait aussi une adaptation plus rapide des référentiels de compétences (dans la mesure où elle serait partielle) : même si cela reste à vérifier, cette hypothèse contribuerait à garantir la pertinence des contenus des référentiels face aux changements résultant de l’intelligence artificielle.