Tourisme : inclusion sociale, emploi et réduction de la pauvreté


e. Afin de tirer parti des possibilités qu’offre le tourisme pour favoriser l’inclusivité, le travail décent et l’éradication de la pauvreté – tout en surmontant les difficultés posées par le tourisme non durable –, il faudra veiller à : adopter une approche de « croissance inclusive » ; créer des emplois décents, équitables et productifs qui permettent de remédier à la pénurie de compétences ; soutenir les populations locales et l’autonomisation des femmes et des jeunes ; et œuvrer pour l’accès universel au tourisme. Il est essentiel d’adopter une approche holistique qui promeuve une « croissance inclusive » grâce à des politiques efficaces, à la planification et à une action concertée afin de garantir que les fruits du tourisme – en termes monétaires et non monétaires – soient équitablement répartis entre les sociétés. Les stratégies relatives au tourisme doivent miser sur l’établissement de liens intersectoriels car l’avènement d’un tourisme au service du développement ne peut se concrétiser si chaque secteur travaille en vase clos. Il est essentiel de créer des emplois productifs et des opportunités entrepreneuriales, tout en respectant le principe de « travail décent ». Cela est d’autant plus nécessaire compte tenu des pénuries de compétences dans l’ensemble du secteur, du taux élevé de rotation du personnel, de la forte proportion d’emplois à temps partiel, saisonniers et temporaires et du nombre important d’emplois faiblement rémunérés, avec des perspectives de formation et de carrière limitées, un droit du travail quasi inexistant et des conditions de travail précaires. Pour remédier à cette situation, le tourisme doit miser sur les perspectives positives qu’il peut offrir aux jeunes et les femmes, notamment la possibilité pour les femmes de créer leur propre entreprise. Le renforcement des capacités et la formation doivent s’inscrire au cœur de cette dynamique, tout en veillant à réduire l’écart salarial entre les sexes – les femmes gagnent 10 % à 15 % de moins que les hommes – et à atténuer la vulnérabilité des travailleurs non rémunérés dans les entreprises touristiques familiales. Le tourisme communautaire peut également être source d’opportunités dont le besoin se fait cruellement sentir, notamment pour les communautés rurales ou autochtones. Afin d’éviter d’éventuels effets néfastes, tels que la concurrence pour les ressources rares comme la terre et l’eau, les outils de planification et de gestion du tourisme devront comporter des mécanismes visant à garantir que les populations locales bénéficient des retombées socioéconomiques du tourisme – qu’il s’agisse d’opportunités d’emploi et commerciales directes ou d’avantages indirects et collatéraux –, tout en tenant compte des communautés dans l’ensemble des politiques mises en place. On pourra par exemple investir dans les infrastructures et les services locaux ou encore utiliser les taxes et redevances liées au tourisme dans les territoires concernés. L’accès universel au tourisme est également au cœur des politiques sur l’inclusivité du tourisme dans la mesure où cet accès est intimement lié à la liberté de mouvement ainsi qu’au droit aux loisirs et aux voyages. L’accès sans entrave aux infrastructures pour les personnes atteintes d’un handicap physique, sensoriel ou autre bénéfice à tous – touristes et populations locales –, notamment aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux familles avec des enfants en bas âge.


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